Besoins éducatifs particuliers : pour quels enfants ?
Pas facile en tant que parent d’accepter que son enfant sort de la « norme » et qu’il a besoin d’approches éducatives spécifiques pour apprendre dans de bonnes conditions. Il est pourtant primordial de repérer au plus tôt les indices, afin de poser un diagnostic qui soulagera l’enfant et permettra d’envisager des solutions pour une scolarisation apaisée et efficace.
1/ Détecter les difficultés d’apprentissage
C’est généralement dès l’entrée en maternelle que certains signaux déclenchent l’alerte. Pour d’autres enfants, les difficultés apparaissent réellement à l’entrée en cours préparatoire. Parents et enseignants doivent donc particulièrement redoubler d’attention lors de ces deux étapes.
Les principaux points de vigilance (à évaluer selon l’âge de l’enfant) sont les suivants :
- Les oublis répétés (matériel, consignes…), une désorganisation générale dans le travail et les actes quotidiens
- Une incapacité à tenir en place et à fixer son attention
- Des difficultés à se repérer dans le temps et dans l’espace
- Un refus des règles établies, des difficultés à s’insérer dans le groupe
- Une répétition de gestes étranges et de rituels, associée à une forte anxiété.
- Un retard de langage, des difficultés de compréhension et/ou de communication
- Une écriture illisible, une incapacité à recopier des énoncés
- Des difficultés de mémorisation.
Attention, il s’agit de distinguer les troubles persistants de simples retards dans tel ou tel domaine : rappelez-vous, nous sommes nombreux à avoir peiné sur nos tables de multiplication ! La différence tient à la durée et l’intensité des difficultés. Si celles-ci se répètent d’une année sur l’autre, si elles se cumulent et deviennent source de souffrance pour l’enfant, il devient urgent de s’appuyer sur des professionnels pour comprendre ce qui est en jeu.
2/ Diagnostiquer et nommer
Pouvoir mettre un nom sur un vécu douloureux entraîne bien souvent un soulagement pour l’enfant comme pour la famille. C’est aussi la première étape pour se sentir moins isolé et pour avancer.
En première approche, il est utile de consulter le pédiatre, le médecin scolaire ou le médecin de PMI (protection maternelle et infantile). Prendre conseil auprès du psychologue scolaire et des professionnels du RASED (réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) est également une bonne idée. Si nécessaire, ils orienteront ensuite la famille vers un praticien spécialisé, dont le rôle est d’identifier précisément les difficultés de l’enfant et d’appréhender les causes. S’agit-il de problèmes psychologiques liés à une situation familiale ou sociale ? Est-on en présence de troubles de l’apprentissage liés au langage (dyslexie, dysphasie) ou au déficit d’attention (TDAH) ? L’enfant est-il atteint de troubles du spectre autistique (TSA), est-il à haut potentiel ? Grâce à une approche pluridisciplinaire, le diagnostic sera établi précisément. Selon les cas, il ne faut pas hésiter à consulter un orthophoniste, un psychologue, un pédopsychiatre ou un neurologue pour un bilan complet.
Le soutien et les conseils des associations spécialisées telles l’ANPEIP (association nationale pour les enfants intellectuellement précoces) ou la FFDYS (fédération française des dys) s’avèrent précieux au cours de cette phase de recherche de diagnostic.
3/ Définir les besoins et adapter l’enseignement
La nature des difficultés étant bien identifiée, place à l’action ! Aménagement technique et matériel, dispositif de compensation, voire accompagnement par un ASEH (Accompagnant d’Élève en Situation de Handicap) : des solutions existent pour faciliter la vie scolaire et l’apprentissage de chaque enfant. Les dispositifs d’accompagnement personnalisé se développent au sein de l’Éducation nationale mais leur mise en œuvre s’avère souvent insuffisante en termes de moyens humains et matériels. Certaines écoles, principalement hors-contrat et très souvent localisées dans les grandes métropoles, proposent également des programmes dédiés à ces enfants à besoins spécifiques.
Grâce à sa personnalisation et à la souplesse qu’elle propose dans le rythme d’apprentissage, l’école à domicile est aussi une solution à envisager. L’objectif est de permettre à l’élève de retrouver confiance et plaisir d’apprendre. Sensibilisés aux différents profils d’élèves, les enseignants adaptent leur méthodologie dans le meilleur intérêt de l’enfant. Lorsque l’on sait que ce type de troubles entraîne parfois une véritable phobie scolaire empêchant durablement l’élève de se rendre dans son établissement scolaire, cette alternative prend tout son sens.
Quelles que soient les solutions envisagées, l’écoute et le dialogue avec l’enfant doivent être privilégiés et sa santé psychologique préservée. Tous les cerveaux ne fonctionnant pas de la même façon, l’essentiel est de mieux comprendre les particularités de l’enfant, afin de l’aider à se reconnecter à son envie naturelle d’apprendre et de progresser.